Un peu de vocabulaire pour les formations

Accompagnement (verbal ou gestuel) ou ratification ou confirmation : il s’agit, lors d’inductions hypnotiques ou lors d’approfondissements, de décrire ce qu’il se passe afin que le patient accepte d’autant plus l’induction, ou qu’il parvienne à approfondir la transe. On l’utilise aussi pour anticiper la réaction attendue du patient afin de rendre cette réaction effective. Très simplement, on pourra dire en observant les épaules du patient qui se relâchent : « Et maintenant vos épaules se relâchent, et vous vous sentez plus détendu encore ». On pourra aussi en voyant que les épaules ne se relâchent pas complètement, les toucher légèrement en disant : « Vos épaules vont maintenant pouvoir se relâcher complètement afin que vous soyez plus détendu encore. »

Analogie :  processus de pensée par lequel on remarque une similitude de forme entre deux choses, par ailleurs de différentes natures ou classes. Dans le discours, une analogie explicite est une comparaison, tandis qu’une analogie implicite est une métaphore. La comparaison entre deux routes tortueuses n’est pas une analogie, car ce sont deux objets de même type : c’est une simple ressemblance. En revanche, dire qu’une route serpente est une analogie : on repère ici la similitude entre deux choses de type différent. (Wikipedia)

On utilisera parfois les analogies en espérant un effet sur les représentations du patient, mais en TCC on sera plus terre-à-terre et on se dira aussi qu’une bonne comparaison à bien plus de chances d’avoir un effet. Nous y reviendrons…

Ancrage : c’est un peu le foutoir. On se retrouve avec un mot polysémique dans l’hypnose. D’aucuns diront que l’ancrage est un lien entre une procédure d’induction et une suggestion, comme toucher l’épaule du patient en prononçant un mot inducteur. D’autres diront que c’est directement la suggestion faite pendant la transe, ou tout du moins la correspondance dans le monde « réel » entre la suggestion et la transe, du genre : « je viens de mettre dans votre main un bouton, lorsque j’appuie dessus vous riez, et si j’appuie de nouveau, vous cessez de rire ». Dans ces deux cas on pensera à lever ou enlever les ancrages en fin de séance. D’autres encore définissent l’ancrage comme un lien entre un geste, un mot (voire autre chose) et un état hypnotique. Ce lien peut être alors évoqué en dehors des séances, souvent en autohypnose, pour que le patient retrouve l’état hypnotique, ou quelque chose qui y ressemble. L’ancrage alors peut être positif ou négatif selon qu’il renvoie à un état positif ou négatif (on parle ici de bien-être ressenti). Enfin, un peu dans ce sens, il est aussi possible de penser que l’ancrage est un lien entre un geste, un mot, un « truc » de l’environnement, qui déclenche la mise en oeuvre d’une suggestion faite antérieurement en état hypnotique. dans ces deux derniers cas, on ne lève pas les ancrages, sinon ils ne sont pas utiles.

Dans tous les cas, les ancrages sont des liens. Dans tous les cas, il est difficile de définir un mot avec cette polysémie. Dans les cas où nous y arriverons, car dans le discours c’est difficile nous parlerons : d’ancrage à l’induction, d’ancrage à la suggestion, d’ancrage en autohypnose et d’ancrage de déclenchement, dans l’ordre de description des ancrages dans le paragraphe précédent. Sinon, nous dirons ancrage et chacun reconnaîtra ses petits.

Autohypnose : tout est dans le mot. C’est quand le patient est à la fois l’inducteur de l’hypnose et le sujet de l’hypnose. On parle parfois d’auto hypnose pour le training autogène de Schultz, dans des exercices de méditation, mais en TCC nous allons allez un peu plus loin. L’autohypnose nécessite au préalable des séances d’hypnose avec l’hypnotiseur qui va travailler les ancrages en autohypnose, puis un entraînement du patient pour que ces ancrages soient effectifs et utilisables. Ce n’est pas à confondre avec de la relaxation. On peut atteindre des états d’autohypnose pour que le patient arrive à s’exposer, sans pour autant se relaxer. Il existe plusieurs procédures, comme l’appel à la catatonie/catalepsie, l’appel au lieu sécure, l’appel à une image, etc… C’est un état de transe plus ou moins légère que le patient peu invoquer quand il en a besoin pour activer un état psycho-physiologique ou une suggestion, et bien souvent les deux. C’est une façon de rendre le patient actif de son traitement par hypnose et pas mal d’autres choses.

Boucles : les boucles sont utiles à différents moments du processus hypnotiques et de la psychothérapie par l’hypnose. Elles consistent par exemples à dire, alors que l’induction a eu lieu, dans un approfondissement de transe : « … et à chaque fois que vous entendrez mes doigts claquer vous serez deux fois plus relaxée », il n’est parfois même pas utile de le dire, les doigts qui claquent peuvent suffire. Lors d’un exercice thérapeutique, la boucle peut être, plus vous regardez cette photo, plus vous vous sentez bien… ». Les boucles sont aussi fréquentes lorsque l’on utilise des exercices pré-thérapeutiques, auxquels un article sera consacré, et l’on pourra suggérer : « plus vous tapotez sur votre genou, plus vous riez, et plus vous riez, plus vous avez envie de tapoter sur votre genou. » On parle parfois ici de boucles rétroactives ou infinies.

Catalepsie : suspension d’un mouvement volontaire qui fige ce mouvement. Pour imager la chose, disons que les statues sont en catalepsie. C’est intéressant pour nous quand la catalepsie est provoquée par une suggestion hypnotique, qu’elle est un signe de suggestibilité ou d’un état de transe, qu’elle fait partie du protocole d’induction du thérapeute.

Catatonie : en hypnose on ne considérera pas la catatonie dans l’ensemble de sa définition psychiatrique, mais juste dans sa perte d’initiative motrice et sa raideur musculaire. On parlera bien souvent de catatonie/catalepsie ou catalepsie/catatonie, parce qu’on ne sait pas exactement comment considérer certains phénomènes.

Dissociation : au sens large c’est une séparation entre des éléments habituellement réunis. Au sens de la psychologie c’est donc une séparation de deux éléments psychologique qui d’ordinaire fonctionnent ensemble, généralement entre ce que « pense l’esprit » et ce que « ressent le corps », un état de conscience modifié, mais… c’est tellement de chose au niveau de la psychologie et de l’hypnose que ça reste un concept à définir un peu plus précisément dans chaque cas. Parfois, la dissociation est la définition même du terme d’hypnose : une dissociation qui permet d’accepter la suggestion. On y ajoute des vertus de protection de l’individu qui peut dissocier pour ne pas avoir mal, par exemple, on suppose des dissociations quand il y a rupture de patterns. On inclue la dissociation dans des tonnes de cas qui ne sont liés que par le concept de dissociation : je dissocie quand je sors d’un film de Ninja et que je suis un Ninja, je dissocie quand je suis dans le flow, je dissocie quand je suis dans mes pensées malgré le bruit environnant, je dissocie quand je fais quelques chose de répétitif et que je ne prête plus mon attention à autre chose, je dissocie quand je médite, je dissocie quand je suis en état hypnagogique, je dissocie quand je suis en mode automatique, je dissocie quand je suis spectateur de moi-même, je dissocie… et nous ferons ce que nous pouvons avec ce mot qui n’est pas polysémique, mais dont l’étendue de la définition est bien trop vaste pour cet abécédaire de l’hypnose en TCC.

Distorsion : en hypnose on parlera de distorsion du temps quand la perception du temps est altérée par l’état hypnotique ou par une suggestion, de distorsion de l’espace quand la perception de l’espace est altérée, etc… En science-fiction on parlera de distorsion de l’espace-temps quand le Docteur Who part de Londres à un temps T pour se retrouver instantanément six mois plus tôt à l’autre bout de la galaxie.

Distanciation émotionnelle : en hypnose quand dans le vocabulaire commun souvent synonyme du lâcher prise que l’on ne sait pas bien définir. En gros, c’est surtout le fait que sous hypnose, un patient va pouvoir considérer son environnement, les événements de sa vie et sans doute d’autres choses sans leur accorder le poids, l’influence, la signification émotionnelle qu’il leur accorde quand il n’est pas sous hypnose. Ainsi, comme il ne portera pas son attention sur ses ressentis, il pourra aborder des situations sans se limiter à ses interprétations émotionnelles habituelles. Avec de la pratique, c’est plus simple à comprendre.

Etat hypnotique : un état modifié de conscience. Un état dans lequel les choses sont perçues autrement. Un état d’activation cérébrale particulière validée par les neurosciences. Un état que l’on reconnait quand l’hypnotisé en parle. Un état de dissociation (alors là on va se perdre). Tellement de choses en réalité. Nous garderons en tête que l’état hypnotique peut être généré par un élément extérieur, genre une rupture de pattern, par le sujet lui même quand il se met en autohypnose, par des réactions à des substances chimiques (ça ne nous intéresse que très peu), mais surtout par le fait qu’un hypnotiseur hypnotise un hypnotisé et que cette hypnose permet la suggestion.

Focalisation attentionnelle : un des principe de l’induction qui consiste à amener l’hypnotisé a concentrer son attention que sur un élément de son environnement pour favoriser la dissociation.

Hypnose : c’est toute la question. Un état de conscience modifié, champ de conscience élargi, une dissociation maitrisée… ça dépend de ceux qui en parlent, mais ils parlent de la même chose : un état dans lequel, en ce qui nous concerne, la suggestion a beaucoup plus de chance d’être acceptée.

Hypnose Comportementale et Cognitive : avec toutes ces définitions, vous devez commencer à comprendre ce que cela peut être.

Hypnose conversationnelle : petite partie de tout ce qui compose l’hypnose. Une simple conversation qui amène à accepter une suggestion, sans même d’induction. Une technique de conversation qui peut amener un individu à puiser dans ses ressources, parfois a en perdre. Un mode d’interaction pour la persuasion souvent utilisé par les parents avec leurs enfants…

Hypnose Ericksonienne : forme d’utilisation de l’hypnose décrite et enseignée par Milton Erickson (1901-1980). Intéressante par bien des aspects mais qui réduit le champ des possibles de l’hypnose thérapeutique et qui limite les applications de l’hypnose en TCC. Peut être un peu trop influencée par une vision rogérienne de la psychothérapie.

Hypnose ésotérique ou shizotypique : dérive de l’hypnose qui ne se présente jamais sous cette définition, qui fonctionne grâce à l’espoir et la crédulité de certaines personnes qui malheureusement sont souvent en souffrance et se laissent abuser. Ce n’est pas une forme d’hypnose à proprement parler, c’est un ensemble d’escroqueries qui fera croire aux gens qu’ils peuvent parler avec les défunts grâce à un état de transe, ou parler à un Dieu, ou sortir de leur corps pour des expériences hors du commun, voire communiquer avec les êtres du Ciel et de l’Enfer… Parfois cette hypnose pousse des personnes à se créer des faux souvenirs et à faire plus que confiance à des escrocs. Vomissons et passons à autre chose.

Hypnose humaniste : forme d’hypnose très influencée par des visions rogérienne et freudienne de la psychothérapie, qui amène le patient a découvrir lui même les clefs de sa guérison en le rendant autonome. L’hypnose humaniste, quand elle est associée aux thérapies brèves possède des aspect intéressants, bien que limités pour les TCC, comme l’hypnose Ericksonienne, mais dans d’autres cadres amène à des dérives ésotériques qui ne concerne ni les TCC ni la psychothérapie à proprement parler.

Hypnose de rue : forme d’hypnose de spectacle qui se pratique dans la rue, avec des passants volontaires qui a souvent pour elle de considérer que l’hypnotisé est la cible de l’hypnotiseur, au détriment des spectateurs. Ainsi, l’hypnotisé vit le wahoo, et les spectateurs ne se moque pas de lui parce qu’il fait le canard, puisqu’il ne fait pas le canard.

Hypnose de spectacle : forme d’hypnose souvent décriée par les psychothérapeutes (Ericksoniens et Humanistes en particulier) qui pourtant est l’une des formes originelles de l’hypnose et qui a permis de développer bien des techniques intéressantes en particulier pour les TCC. On comprendra que cette hypnose, comme elle n’est que rarement pratiquée par des psychothérapeutes soit ainsi décriée. De plus, malheureusement, l’hypnose de spectacle pousse l’hypnotiseur à faire rire les spectateurs qui sont ses véritables cibles, au détriment de l’hypnotisé qui se ridiculise sous les suggestions parfois limites. Nous considéreront que peut être très bien utilisée avec quelques principes éthiques assez simples et dans ce cas nous l’appellerons plutôt hypnose de base, hypnose originelle, hypnose commune. En tout cas, les techniques de l’hypnose de spectacle apporteront beaucoup de chose dans une vision TCCiste de l’hypnose.

Inconscient : un terme trop souvent utilisé en hypnose, qui a d’ailleurs était initiateur de l’utilisation du terme inconscient en psychanalyse (oui, c’est étrange comme phrase). Un terme qui revêt plusieurs définitions en fonction de l’obédience de l’hypnotiseur. Un terme qui se noie dans des définitions psychanalytiques, cognitives, neuroscientifiques, ésotériques. Malheureusement un terme qui parle aux patients, surtout quand on leur parle d’hypnose. « Je m’adresse maintenant à votre inconscient« . Quand c’est possible on lui préférera le terme d’imagination.

Induction hypnotique : à la fois les techniques qui permettent d’entrée dans l’une des transes hypnotique et l’entrée en transe hypnotiques elle-même.

Lévitation : généralement on parle de lévitation du bras quand, sous le simple fait de la suggestion de l’hypnotiseur, le bras de l’hypnotisé connait un mouvement involontaire vers le haut. Mais, la lévitation peut entrainer aussi des mouvements vers le bas, ou les côtés, et concerner d’autres parties du corps. Il s’agit surtout d’un mouvement involontaire qui permet de tester l’état de suggestibilité et/ou l’induire d’une transe.

Métaphore : Procédé de langage (figure, trope) qui consiste dans une modification de sens (terme concret dans un contexte abstrait) par substitution analogique. (Le Robert)

En hypnose c’est une histoire construite par analogie qui doit amener le patient sur la voie d’une solution à ses problèmes. On utilise souvent le conte pour générer une métaphore en espérant que le patient, de lui même (ou parfois en lui expliquant un peu après la transe), fera le lien entre sa situation et celle du conte. En caricaturant, si durant la transe on raconte les trois petits cochons au patient, on peut espérer qu’il comprendra qu’il faut être solidaire avec les siens et les accueillir dans sa maison, ou que des murs bien épais protège de la tempête, ou que les loups s’en prennent toujours aux petits cochons sans défense, ou qu’il faut d’abord travailler pour être en sécurité. Toutefois, on ne raconte pas les trois petits cochons au patient en transe, ça n’a que très peu d’intérêts.

Mouvement involontaire : en hypnose, tout mouvement de l’hypnotisé qui est induit par une suggestion de mouvement et non par une volonté de la personne. Les mouvements involontaires sont utilisés pour tester l’état de suggestibilité et/ou induire une transe.

Perceptude : terme que l’on utilisera pas en hypnose et TCC, mais qui est utilisé dans d’autres approches de l’hypnose, qui représente en gros une perception sensorielle du « tout » lors d’un état de transe, une perception, selon François Roustang, de la continuité de l’être, sans intellect et sans émotion.

Pré-talk ou discours d’introduction : discours de l’hypnotiseur avant la séance d’hypnose. Le pré-talk est très important dans le phénomène hypnotique, il permet d’établir le lien de confiance nécessaire, de lever certaines résistances, d’induire certains comportements de l’hypnotisé. On dira par exemple : « que je dirai « dors ! », vos épaules et votre nuque se relâcheront, votre tête partira en avant, mais vous serez encore bien assis dans votre fauteuil. », cela évitera que le patient se laisse glisser en dehors du fauteuil ou ne tombe. Un article sera consacré au pré-talk.

Projection hypnotique : à l’inverse de la régression hypnotique, c’est se représenter un événement (potentiel) de l’avenir sous état hypnotique. On parle souvent de projection dans le futur qui permet de vivre « autrement » un événement que l’on appréhende, mais aussi qui peut être utile dans un travail sur la motivation. On comprendra que la projection hypnotique peut avoir de nombreux effets positifs pour le patient, qu’elle dépend, comme la régression de représentation et qu’il est nécessaire de la travailler pour l’utiliser. On comprendra aussi qu’elle n’est pas vraiment liée à des dérives de l’hypnose et ne permet pas d’engendrer des faux souvenirs.

Regression hypnotique : c’est revenir sur un événement du passé sous état hypnotique. On parle souvent de régression en âge qui permet de revivre ou de vivre autrement des événements de l’enfance ou de l’adolescence afin de s’y confronter ou de les réinterpréter ou de leur enlever un poids émotionnel. On comprendra que la régression hypnotique peut avoir des effets sur certains problèmes comme ceux liés au trauma. On comprendra aussi qu’elle est liée à des dérives de l’hypnose et peut permettre d’engendrer des faux souvenirs.

Résistance à l’hypnose : si en psychothérapie, la résistance concerne les éléments qui poussent le patient à aller à l’encontre du processus de changement, en hypnose, elle concerne, les éléments qui poussent le patient à refuser, même involontairement, le processus hypnotique, les inductions, les suggestions. Il existe de nombreuses résistances qui pour beaucoup peuvent être levées avec un peu de « savoir faire ». Les résistances les plus communes sont le refus de perdre le contrôle, les pensées automatiques du type « je ne veux pas faire le canard » ou « est-ce que si je suis sous hypnose je vais avouer que j’ai trompé mon conjoint ? », la peur de tomber, la peur de ne jamais sortir d’hypnose. Le pré-talk est un élément essentiel du processus hypnotique parce qu’en partie, il permet de lever les résistances.

Saupoudrage : en hypnose, lors du pré-talk ou d’une transe, quelle que soit sa profondeur, le saupoudrage est le fait d’utiliser des mots choisis, souvent des adverbes ou des adjectifs afin d’orienter l’état émotionnel/physiologique du patient. Exemple de saupoudrage grossier mais efficace : « Vous verrez, c’est assez agréable d’être sous hypnose. Bien entendu, parfois on perd du tonus, mais ce relâchement musculaire est agréable. Nous ferons certains exercices, assez rigolos, qui nous permettrons d’aborder votre problème et de faire de nouveaux apprentissages en étant relaxé… »

Signaling ou codage : anglicisme inutile qui se définie par le fait de mettre au point avec le patient un code, souvent gestuel pour communiquer durant les transes les plus profondes. Ce code permet à l’hypnotiseur de vérifier qu’une suggestion est acceptée ou qu’un état de transe est atteint. On dira par exemple : « Tant que vous pouvez descendre un peu plus dans cet état d’hypnose, vous bougerez l’index de la main droite » ou « quand vous serez complètement dans la scène et plus du tout avec moi, votre main glissera de votre genou ».

Sortie de transe : dernière étape du processus hypnotique durant laquelle il s’agit de faire revenir la personne hypnotisée pleinement dans la réalité. Il y a plusieurs façons de gérer cette sortie de transe, celle la plus utilisée consiste à raconter une phase de réveil, en prenant son temps pour le faire. On insiste souvent sur la sortie de transe car les personnes hypnotisées ont tendances à se sentir fatiguées après la séance, à garder une attention focaliser sur elles-mêmes, sur leurs sensations. Pour insister, on peut leur faire faire quels exercices d’étirement par exemples, claquer soi-même des mains en disant : « Voilà, nous sommes revenus », proposer quelques exercices pour faciliter le désengagement attentionnel. Lors des sorties de transe, on veillera à lever certaines formes d’ancrage. On pourra aussi laisser un cadeau hypnotique aux patients. Certaines sorties de transe sont dites difficiles, que cette difficulté paraisse négative ou positive. Les sorties de transe difficiles positives sont essentiellement de deux types : la personne refuse de sortir de transe parce qu’elle se sent bien ou la personne sort juste à moitié (c’est une évaluation subjective) de transe. Cela se gère assez facilement et sans stress, la personne hypnotisée se sent bien quoi qu’il en soit. Ces sorties de transe ne sont pas si rares. Les sorties de transe difficiles négatives sont assez rares quand les protocoles ont été bien suivis et que les bonnes routines ont été mises en place, mais elles arrivent tout de même parfois. La gestion consiste souvent à prendre du temps pour provoquer une autre transe qui sera orientée sur un exercice ciblant uniquement le bien-être de la personne hypnotisée.

Suggestibilité : certains parfois préfèrent parler d’hypnosabilité, en ce sens que la suggestibilité serait plutôt un trait de personnalité qui fait qu’un individu se forme ses opinions plutôt en fonction des opinions des autres. Hypnosabilité se comprend alors mieux, car quelle que soit la personnalité de l’individu, c’est le fait d’être plus ou moins sensible à l’hypnose. La suggestibilité hypnotique (et tout le monde est content) se teste de différentes façons, avant même parfois le pré-talk, avec des petites astuces comme « les bêtes dans les cheveux », le « cronch-cronch des orteils ». Certains tests de suggestibilité hypnotique servent directement d’induction et permettent des transes « légères », comme « les doigts qui se touchent », « la carte de Calof », « le surligneur de Rusinek », etc. Ces tests permettent aussi de comprendre les axes de résistance et d’éviter les transes « négatives ».

Suggestion : c’est l’influence indirecte de quelqu’un sur quelqu’un d’autre, le fait d’inspirer une idée, une pensée, un comportement sans formuler directement un « ordre » et sans prise de conscience ce réelle pour celui qui accepte la suggestion. La suggestion commence par : « J’ai pas le courage de bouger, pourtant j’aurais bien pris en café », qui va entraîner un « bah, un café me dit bien aussi, bouge pas, j’y vais mon amour » à… à sûrement très loin si l’on se réfère à ce que sont capables les publicitaires et ce que nous apprennent les études sur les nudges. Quelque part il y a la suggestion hypnotique qui se définit assez mal, puisque en fait, la personne hypnotisée, sauf dans de rares cas, à accepté le fait d’être sensible aux suggestions de son hypnotiseur, que souvent la personne hypnotisée est en mesure de refuser la suggestion, même en transe, et qu’en plus, bien souvent la suggestion prend la forme d’un ordre « direct », dont l’hypnotisé à d’ailleurs conscience. Bon… la suggestion, c’est tout de même ce que l’on recherche dans les différentes formes d’hypnose.

Thérapie Comportementale et Cognitive : ou TCC… Bah il faudrait tout un autre blog pour définir ce truc. Ce qui semble le plus important, est de bien de comprendre qu’en ce qui concerne notre approche de l’hypnose, les TCC sont le modèle du patient. La lecture de la Parabole du Petit Chien permet d’envisager théoriquement la chose. Ainsi, les troubles chez les patients se construisent par apprentissages et sont maintenus par des renforcements positifs ou négatifs. Le but d’une thérapie dans ce cadre et de comprendre les renforcements de maintien et de permettre de nouveaux apprentissages. L’hypnose aide à créer ces nouveaux apprentissages. En TCC on agit grâce à des outils et de principes. L’habituation par exemple, est un principe fondamental, l’exposition permet cette habituation, l’hypnose facilite l’exposition. Il en va de même quand on parle d’outils plus cognitifs comme la restructuration et d’approches centrées sur les émotions.

Transe : un état de conscience modifiée que l’on peut atteindre de différentes façons (danse, musique, substances plutôt illicites, etc.), dont l’hypnose. En hypnose c’est simplement cet état de conscience modifiée qu’est l’hypnose elle-même. La transe a une réalité d’activation cérébrale. On peut la ressentir et la reconnaître. Le problème est de définir son début dans l’é »état hypnotique. Pour certains elle commence à la première suggestion acceptée, dans les tests de suggestibilité, pour d’autres quand l’hypnotisé montre des signes patents de transe souvent après une induction qui dépasse le test de suggestibilité. Donc, pour certains elles commence quand des doigts se volent, quand un bras lévite, quand des mains se touchent, pour d’autres après le premier « dors ! » ou « glisse ! » ou la première suggestion de catatonie/catalepsie. En TCC de l’hypnose nous allons considérer qu’il est surtout important de la définir en terme d’intensité, puisqu’à chaque niveau d’intensité peuvent correspondre des exercices différents. Ces niveaux seraient, avec pas mal de discussions possibles :

Transe légère : la première suggestion est acceptée. Le phénomène n’est pas durable si on ne l’entretient pas. Le sujet hypnotisé ne se dit pas encore hypnotisé complètement, c’est souvent avant le premier « dors ! ». Les signes de transe du genre changements, pupillaires, respiratoires, musculaires, cardiaques voire cérébraux (si vous avez la possibilité de faire une IRM fonctionnelle dans votre cabinet) ne sont pas clairement visibles, même si ils existent en réalité. On parle aussi de distraction.

Transe normale : l’hypnotisé dit lui-même qu’il vécu une transe, qu’il s’est déconnecté de la réalité, qu’il était présent mais qu’il n’avait pas le contrôle. Les signes de la transe sont visibles, mais l’hypnotisé ne reste pas dans un état second et à l’impression toute subjective qu’elle est, de sortir de transe entre chaque induction. On parle aussi de dissociation.

Transe profonde : les signes de transe sont présents et l’hypnotisé ne sort pas de la transe, réagit facilement aux suggestions. Quand on utilise des codes, il est encore réactif. A la sortie de transe, l’hypnotisé reconnaitra avoir vécu une transe mais avoir gardé un certain contact avec la réalité, mais très diffus. Il aura parfois besoin qu’on lui raconte ce qu’il s’est passé. On parle aussi de somnambulisme, même si ce terme n’a rien à voire avec le fait d’être somnambule et n’est qu’un atavisme des débuts de l’utilisation de l’hypnose.

Transe très profonde ou transe majeure : une transe profonde durant laquelle l’hypnotisé n’est plus réactif aux codes et à la sortie de laquelle il dira ne plus avoir été en contact avec la réalité.

Transe extrême ou transe intense : une transe majeure à la sortie de laquelle l’hypnotisé… en fait, on ne va pas la définir puisqu’il n’est pas vraiment question de l’utiliser… il paraît même que c’est une légende et que seuls quelques hypnotiseurs peuvent permettre à des hypnotisés de l’atteindre… c’est du moins ce que l’on raconte dans des cercles très fermés… il semble que l’abus d’alcool permet aussi de l’atteindre, mais là encore, ce serait une légende.

Wahoo : sentiment qu’a l’hypnotisé quand il connait une transe positive, même légère. Sentiment qu’a l’hypnotiseur quand il a provoqué le wahoo chez son patient. La wahoo est un bon sentiment, c’est un état émotionnel que l’on recherche en TCC et en hypnose.


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